Stock en comptabilité : le guide de l’entrepreneur

11 min
Écrit par  Christine d'AGIRIS
15 déc. 2025

Artisan ou commerçant, vous connaissez l’importance d’une bonne gestion des stocks physiques tout au long de l’année, notamment pour parvenir à livrer les clients dans les délais. Lorsque la clôture du bilan comptable approche, l’heure arrive de les intégrer dans votre logiciel de comptabilité. Mais savez-vous ce que représente vraiment le stock en comptabilité ?

Quels types de stock existent ? Comment réaliser leur valorisation ? Pourquoi l’inventaire physique est-il souvent obligatoire et comment l’organiser ? Maîtrisez-vous les comptes à utiliser pour les écritures, tant au bilan qu’au compte de résultat ? Comment effectuez-vous l’analyse du stock comptable et avec quels indicateurs ? Ce sont toutes ces problématiques que nous traitons dans ce guide.

Que signifie le stock en comptabilité ?

Une des lignes de la comptabilité, au bilan actif, correspond aux différents stocks que détient une entreprise à l’instant T.

Définition des stocks comptables dans un bilan

Ce sont l’ensemble des produits finis, intermédiaires ou à l’état de matières premières, sans oublier les consommables stockables, que détient une entreprise à un moment donné. La particularité du stock, c’est son renouvellement permanent. Le lendemain, sa composition peut avoir bougé, avec des entrées de nouveaux biens ou matériaux dans un entrepôt ou une réserve, mais aussi des sorties, pour des livraisons ou des consommations.

Le stock en comptabilité représente donc une somme d’argent immobilisée ponctuellement. Vous avez réalisé des achats et payé vos fournisseurs. Ces articles restent présents physiquement, en attente d’une utilisation.

Notion de stock brut et net

Si vous lisez votre dernier bilan comptable, il comporte à l’actif, trois colonnes : « brut », « amortissements et dépréciations » et « net ». Le stock brut est la valeur comptable des produits présents à l’inventaire physique. Le stock net correspond au montant brut diminué des dépréciations, lorsque certains articles présentent un risque de perte de valeur. Ce sont, par exemple, des produits abîmés, anciens ou technologiquement dépassés.

Qu’est-ce que la variation des stocks au compte de résultat ?

La notion de stock en comptabilité apparaît aussi au compte de résultat, mais sous une autre forme : la variation des stocks. Le principe est simple. Prenons un exemple :

  • Au 1er janvier, vous disposez d’un stock de 1 000 euros.
  • Vous achetez des matières premières en cours d’année pour 60 000 euros.
  • Au 31 décembre, vous comptez le stock et il représente une valeur de 3 000 euros.

À la clôture comptable, vous remplacez la valeur du stock de 1 000 par celle de fin d’année, soit 3 000. Cela revient à constater une variation du stock de (+ 2 000), soit dans cet exemple une augmentation.

Vu que vous avez enregistré les factures de vos fournisseurs en achats pour 60 000 euros, une écriture de variation de stocks pour 2 000 euros vient corriger le calcul du résultat. Aussi, vous avez consommé au cours de l’exercice sur les 60 000 euros seulement la somme de (60 000 -2 000) = 58 000 euros.

Quelles sont les catégories de stocks dans un bilan comptable ?

La ligne « stocks et en-cours » du bilan comporte de nombreuses sous-catégories de stocks, soit autant de comptes comptables. C’est la balance générale qui en donne tout le détail.

Les stocks de marchandises

Ce sont des produits finis achetés par l’entreprise en vue de leur revente. Ils n’entrent pas dans un cycle de fabrication. Cela correspond typiquement aux activités de négoce. Par exemple, dans une boulangerie, vous pouvez souvent acheter un sandwich maison, mais aussi une boisson pour accompagner votre repas. Cette bouteille ou canette constitue une marchandise, contrairement au sandwich qui entre dans la catégorie des produits finis.

Les stocks de matières premières

Ces articles achetés entrent ensuite dans un processus de fabrication. C’est le cas d’un artisan ou commerçant qui fabrique quelque chose ou réalise une prestation d’assemblage ou d’installation. Par exemple, le boulanger utilise des matières comme la farine, la levure, etc., pour produire son pain.

Les produits finis

Ce sont les articles fabriqués par l’entreprise et dont la production est achevée. Ils sont prêts pour leur commercialisation. Dans notre exemple, le boulanger compte ici son stock de pains, de baguettes, etc., et qui restent à vendre en fin de journée.

Les en-cours de production

Contrairement aux produits finis, cette catégorie comporte les articles en cours de fabrication à l’instant T. Ils ne peuvent être commercialisés en l’état. Par exemple, dans une boulangerie, la pâte à pain en train de lever est inventoriée dans cette catégorie. Notez que, selon les activités, les en-cours de production peuvent mettre plusieurs mois avant d’arriver au stade de produits finis.

Les fournitures, consommables et emballages

Cette catégorie de stock enregistre toutes les fournitures accessoires et les consommables nécessaires jusqu’à la livraison du produit au client. Cela comprend les emballages, les étiquettes, les cartons, les palettes jetables, etc. Ce type de stock en comptabilité inclut aussi les autres consommables qui peuvent se conserver dans une entreprise. Citons les énergies, comme le fuel ou le gaz, les fournitures de bureau ou d’atelier, les pièces détachées pour des machines, etc.

Pourquoi et comment réaliser un inventaire des stocks avant de clôturer l’exercice comptable ?

En matière d’inventaire physique, se pose d’abord la question de la date pour l’effectuer. Deux cas de figure existent. Nous vous expliquons aussi les grands principes pour vous organiser.

Entreprise avec un système d’inventaire permanent

Si vous disposez d’un système informatique qui calcule l’inventaire permanent du stock, cela signifie que tous les mouvements en entrée comme en sortie sont enregistrés au fil de l’eau. Alors, le logiciel est capable à tout moment de vous dire exactement l’état des quantités en stock article par article.

Vous avez toutefois l’obligation comptable, y compris en TPE, de vérifier une fois par an la réalité physique de ce stock théorique. Ce travail de contrôle peut intervenir n’importe quand, même si la date de la clôture semble souvent logique.

Dans un tel cas de figure, une fois le comptage réalisé, vous :

  • Confrontez cet inventaire avec les chiffres présents dans le système informatique. Cela permet de dégager des écarts. C’est important en cas de doute de procéder à un second comptage, par précaution.
  • Les écarts résiduels sont à analyser un à un afin de comprendre leur origine et de résoudre les problèmes potentiels. Par exemple, un stock réel inférieur en quantité à un stock informatique peut s’expliquer par l’oubli de facturation de certaines livraisons clients. Cela peut venir également d’une erreur du fournisseur, tout comme d’un vol (démarque inconnue).

💡Avec le logiciel ISAFACT d’Agiris, vous gérez à la fois la facturation et les stocks, y compris l’inventaire périodique. Vous disposez d’un suivi des lots et d’alertes sur les quantités.

Entreprise sans inventaire permanent

Si vous ne disposez pas d’un tel outil d’inventaire permanent, vous ne connaissez pas instantanément vos stocks. Dans ce cas, l’inventaire annuel à la date de clôture s’impose. Vous réalisez alors un comptage de tous les produits, matières, en-cours, etc., présents et qui vous appartiennent. C’est cet état détaillé des stocks qui sert ensuite à sa valorisation, ligne à ligne, par exemple sur Excel.

Cas des stocks présents chez des clients ou dans des entrepôts extérieurs

N'oubliez pas d’inventorier aussi les éléments qui vous appartiennent, mais, pour diverses raisons, sont sortis de votre entrepôt. Notamment, si vous confiez l’entreposage à un prestataire spécialisé, par exemple pour des produits surgelés, organisez-vous pour réaliser cet inventaire avec eux.

Cas des marchandises ou matières premières en transit

Lorsque vient le moment d’organiser les inventaires physiques, c’est essentiel de fixer les règles, de préparer les supports et de réserver l’équipe de comptage. Si votre société dispose d’un commissaire aux comptes, très probablement, il assiste à cet exercice.

Veillez à réaliser cette opération lorsque les flux de matières et de marchandises sont faibles, voire nuls. Cela évite des problèmes avec les produits en déchargement ou qui partent chez les clients pendant le comptage. Souvent, les entreprises planifient leur inventaire en dehors des heures d’activité. Parfois, elles ferment leur magasin, notamment dans le secteur de la vente au détail.

Dans tous les cas, adoptez un principe et respectez-le. Par exemple, tout produit livré par un fournisseur jusqu’à la veille de l’inventaire au soir fait partie du stock. Tout article nécessaire à la production du jour J doit être retiré du stock de matières premières ou de consommables, pour éviter de le compter.

Comment calculer le stock à comptabiliser ?

Vous vous demandez comment évaluer le stock afin de réaliser son enregistrement comptable dans le logiciel pour la clôture ? Tout dépend du type de produit, pour le montant brut du stock. Quant à la dépréciation éventuelle, elle doit s’étudier au cas par cas.

Quelles sont les méthodes d’évaluation des stocks ?

Cela dépend de la nature du stock. Mais, d‘une manière générale, la valeur brute se rapproche du prix d’achat ou de revient des produits stockés, et jamais du prix de vente. La marge sur un article se constate seulement à la vente.

Voici les méthodes de valorisation des stocks bruts à retenir :

  • marchandises et matières premières : selon le coût d’achat payé au fournisseur, majoré des frais annexes comme le transport ;
  • les produits finis et les encours de production : selon le coût de fabrication, soit celui des matières consommées, de la main-d'œuvre directe et des autres charges de production.

Dans tous les cas se pose la question de savoir quel prix d’achat ou de revient utiliser à la date du calcul du stock. Vous avez le choix entre plusieurs :

  • Le coût moyen pondéré (CMP) : il tient compte de toutes les entrées en stock sur une période pour calculer le prix moyen.
  • Le système FIFO (first in, first out, soit le premier entré, premier sorti) : les articles consommés sont les plus anciens. Donc, le stock se valorise selon les prix des éléments les plus récents. Cette méthode convient pour des produits périssables notamment.
  • Le système LIFO (last in, first out, soit le dernier entré, premier sorti) : les consommations sont supposées correspondre aux entrées les plus récentes en stock. Donc, les produits résiduels en stock sont les plus vieux et c’est leur prix de revient qui sert à l’évaluation. Ce mode de calcul convient pour des activités qui fonctionnent par lots, et dont les caractéristiques et coûts de revient varient d’un lot à l’autre.

Quels frais entrent dans le coût de production de produits finis ou d’encours ?

Certains postes de charges indirectes exigent de disposer d’informations analytiques fines. D’autres charges, notamment celles qui interviennent au moment de la commercialisation des produits, ne peuvent entrer dans le prix de revient. Faites-vous aider de votre expert-comptable pour mettre en place une détermination des coûts solide et conforme à la réglementation fiscale. Cela vous évite des écueils, comme l’intégration à tort de certains frais interdits dans la valorisation des stocks.

Comment déprécier les stocks qui le nécessitent ?

Pensez au sujet de dépréciation potentielle du stock pendant l’inventaire physique. C’est le moment idéal pour examiner l’état des produits dans vos entrepôts, vérifier les dates éventuelles de péremption, etc. Ayez en tête aussi les évolutions réglementaires qui rendraient inutilisables certains articles devenus interdits ou non conformes.

Prenez également en compte le niveau de la rotation de vos stocks. Vous disposez d’un magasin de vente au détail ? Certaines références présentes en stock depuis plus d’un an, par exemple, sans aucune vente, risquent de se commercialiser difficilement. Si la valeur du marché ou le cours du jour est inférieur au prix de revient, une provision pour dépréciation du stock s’impose.

Comment effectuer la comptabilisation des stocks pour votre entreprise ?

Vous avez compté le stock physique. Vous avez calculé la valeur de chaque article présent. Vient le moment d’entrer ce stock de fin de période dans la comptabilité. D’une part, vous enregistrez le stock brut issu de l’inventaire valorisé (dit stock final). D’autre part, vous constatez la sortie du stock initial du bilan. La variation de stock s’enregistre automatiquement au compte de résultat, grâce aux comptes de contrepartie. Ensuite, vous saisissez l’écriture éventuelle de dépréciation des stocks (et vous contre-passez celle de l’exercice précédent).

Comptes comptables à utiliser pour les écritures du stock en comptabilité 

Voici les racines des comptes prévus au plan comptable général 2025, à la page 134 :

  • 31 : matières premières et fournitures ;
  • 32 : autres approvisionnements (matières et fournitures consommables et emballages) ;
  • 33 : en-cours de production de biens ;
  • 34 : en-cours de production de services ;
  • 35 : stock de produits (intermédiaires, finis et déchets) ;
  • 37 : stocks de marchandises.

Voici les contreparties à utiliser au compte de résultat :

  • 6031 : variation des stocks de matières premières et de fournitures ;
  • 6032 : variation des stocks des autres approvisionnements ;
  • 6037 : variation des stocks de marchandises ;
  • 7133 : variation des encours de production de biens ;
  • 7134 : variation des encours de production de services ;
  • 7135 : variation des stocks de produits (produits finis fabriqués).

Comptes pour enregistrer les dépréciations du stock

Les dépréciations suivent la même logique de comptes que les stocks bruts, en intercalant un chiffre 9 pour les comptes de bilan. Cela donne, par exemple :

  • 391 pour les dépréciations des matières premières et fournitures ;
  • 395 pour les dépréciations des stocks de produits ;
  • 397 pour les dépréciations des stocks de marchandises.

Voici les contreparties à utiliser pour le compte de résultat :

  • 68173 : dotation pour dépréciation des stocks et encours (charge) ;
  • 78173 : reprise sur dépréciation des stocks et encours (produit, soit l’annulation de la charge de la période précédente).

Comment analyser le stock dans votre comptabilité ?

Les stocks, par définition, ce sont des entrées et des sorties régulières. Mais, comment évaluer leur niveau ? Comment surveiller leur montant et qu’en penser ? Pour optimiser vos stocks, prenez l’habitude de suivre quelques indicateurs clés.

Le stock en comptabilité, un poste essentiel pour la gestion du besoin en fonds de roulement

Le stock fait partie, tout comme les créances clients des actifs circulants. Ce sont des postes de la comptabilité qui tournent. Vous achetez des marchandises ou fabriquez des produits, puis vous les vendez. Les factures émises aux clients font l’objet de règlements et ainsi se soldent.

Ces actifs circulants diminués des passifs circulants (les dettes d’exploitation) constituent le besoin en fonds de roulement (BFR). Toute entreprise, pour fonctionner, doit acheter, puis stocker, avant de vendre et enfin de se faire payer. Ces décalages normaux de trésorerie dans un cycle d’exploitation sont toutefois à surveiller.

Vous achetez beaucoup pour bénéficier d’un tarif intéressant ? Cela demande de régler les factures fournisseurs. Les articles entrent dans l’entrepôt et y restent, en attendant la vente. Le stock augmente. Si vous ne disposez pas assez de liquidités en banque, vous pouvez rencontrer des difficultés financières. Voilà un exemple qui montre l’importance de la gestion des stocks.

Les indicateurs financiers pour suivre ses stocks comptables

Voici quelques indicateurs clés ou KPI (key performance indicators) pour analyser et piloter les stocks :

  • Taux de rotation des stocks, soit le délai moyen de présence en stock en nombre de jours. Voici la formule pour des marchandises : (coût des marchandises vendues/valeur du stock X 365).
  • Taux de service client, pour analyser les ruptures de stock et la capacité à répondre aux commandes clients.
  • Taux de couverture de stock en nombre de jours de consommation, notamment par rapport aux prévisions de vente. Ce taux se calcule ainsi : (stock/consommation annuelle X 365). Ceci permet de détecter les stocks dormants pour lesquels la quantité pourrait couvrir, par exemple, des années de besoins.

Comment évaluer le niveau de stock de son entreprise ?

Trop de stock vous sécurise pour le taux de service client, mais pénalise votre trésorerie. Inversement, gérer une entreprise en flux tendus, avec un stockage très faible, c’est un risque de connaître la rupture, soit pour produire, soit pour livrer les clients, soit les deux. Le pilotage des stocks demande un bon dosage pour éviter ces deux situations opposées et qui pénalisent la marche de l’entreprise.

Les stocks, un point essentiel pour la comptabilité annuelle et aussi toute l’année

Au vu des enjeux que représentent les stocks dans une entreprise, mieux vaut s’équiper d’un logiciel qui propose un suivi permanent. Si vous êtes commerçant, c’est indispensable de disposer instantanément d’une vue sur les quantités en stock produit par produit. Même si les travaux de clôture comptable demandent des actions plus approfondies, inventaire, contrôle de la valorisation et dépréciations, organisez-vous pour optimiser vos stocks toute l’année.

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